Au Mali, où l’agriculture façonne le quotidien, les terres rurales nourrissent les familles. Mais cette réalité est en danger. Plus d’un million d’hectares seraient accaparés selon la Convergence malienne contre les accaparements de terres (CMAT). L’accaparement en milieu rural malien se traduit par la prise massive de terres par des multinationales, des industries et différents projets d’aménagement. Ils obtiennent les permis auprès des ministères sans consulter les paysans. Autrefois, la terre des ancêtres se transmettait de génération en génération. Aujourd’hui, pour la conserver, il faut un titre foncier, un document que beaucoup de familles rurales ne possèdent pas, les laissant vulnérables face à ces accaparements.
« L’UACDDDD a transformé ma vie et celle de mon village »
"Je m’appelle Natenin Keita, j’habite à Kamalé Kakélé dans la commune rurale du Mandé au Mali. Aujourd’hui, je souhaite vous expliquer comment l’UACDDDD (Union des Associations et des Coordinations d’associations pour le Développement et la Défense des Droits des Démunis), grâce à votre soutien, accompagne de nombreuses familles rurales, comme la mienne, pour faire face à l’accaparement des terres par des multinationales. Plus que jamais, votre aide est toujours essentielle pour continuer notre lutte.
Il y a quelques mois, ma famille et plusieurs personnes de mon village ont été expropriées de nos terres et je ne savais pas à qui m’adresser. Un jour, j’ai entendu parler de l’UACDDDD à la radio de ma commune. Ils se présentaient comme une organisation de défense des communautés victimes de violation des droits. J’ai immédiatement informé le chef du village et nous avons cherché à les rencontrer. Depuis ce moment-là, l’UACDDDD nous accompagne afin de trouver des solutions face à cette injustice foncière.
Grâce à cet appui, nos terres sont désormais sécurisées.
Aujourd’hui, j’ai un rôle de leader au sein de ma communauté, même sans être allée à l’école. J’ai eu la chance de suivre des formations sur le foncier agricole, le leadership féminin, l’agroécologie paysanne, et la transformation des produits locaux grâce à l’UACDDDD. L’organisation nous a aussi aidé en équipant nos champs et en creusant des puits pour faciliter l’accès à l’eau.
Mais ce qui a le plus changé ma vie, c’est la mise en place d’un champ collectif au sein de mon village. Plus de 104 femmes y travaillent, chacune cultivant une parcelle. Nous contribuons financièrement à une caisse collective, qui nous permet d’aider celles d’entre nous qui rencontrent des difficultés. Grâce à cette solidarité, nous pouvons subvenir aux besoins de nos familles, scolariser nos enfants, et renforcer notre indépendance. Avec les principes agroécologiques appris, nous cultivons la terre tout en respectant la nature et en valorisant notre savoir-faire traditionnel.
Cependant, notre lutte n’est pas terminée. Nous avons encore besoin d’aide pour nos champs collectifs, d’équipement pour transformer nos produits, et de formations pour renforcer nos capacités, en particulier autour des droits des femmes.
Je vous remercie d’avance pour votre engagement à nos côtés et en particulier pour celui apporté à nous les femmes.
Poursuivez votre soutien à SOS Faim pour qu’on puisse continuer à cultiver nos terres."
Natenin Keita, Agricultrice du Mali.
L’UACDDDD
Créée en 2003, l’Union des Associations et Coordinations d’associations pour le Développement et la Défense des Droits des Démuni.es (UACDDDD), dite l’Union, est un mouvement de lutte qui regroupe plus de 400 associations et groupements de communautés du Mali. Confrontée à de multiples cas d’accaparements de terre, l’Union se bat aux cotés des familles pour protéger leurs droits et sécuriser leurs terres.
Concrètement, l’UACDDDD œuvre pour :
- La sécurisation foncière, en garantissant le respect des droits coutumiers sur le terrain et dans les textes législatifs;
- La formation et l’accompagnement des victimes pour faire valoir leurs droits;
- La protection de l’environnement, en soutenant l’agriculture familiale et l’agroécologie pour préserver les écosystèmes naturels;
- La promotion et l’autonomisation des femmes.
La sécurisation foncière n’est pas suffisante s’il n’y a pas la protection de la terre pour assurer un développement durable. Cette protection est nécessaire pour assurer une prospérité partagée et transmettre un terroir sain aux générations futures.
De la sécurisation foncière à l’agroécologie
Depuis cette année, SOS Faim soutient l’UACDDDD pour développer collectivement le terroir de la commune rurale de Mandé en agroécologie paysanne.
- Garantir la sécurisation de la terre, l’eau et autres ressources naturelles.
- Valoriser et sauvegarder la biodiversité des semences paysannes.
- Encourager les pratiques en agroécologie paysanne.
- Promouvoir les systèmes alimentaires locaux.
- Appuyer et valoriser la place des femmes et des jeunes.
- Renforcer les synergies et alliances et l’organisation collective.
- Agir au niveau institutionnel législatif et règlementaire.
Dans les 25 villages de Mandé, des conventions locales de gestion des ressources sont établies avec les communautés. Des femmes ont commencé à cultiver leurs terres selon des pratiques agroécologiques sur les 4 champs collectifs.
Au cours des trois prochaines années, différents projets collectifs seront mis en place, notamment pour la restauration des écosystèmes, l’enrichissement de la biodiversité, la valorisation des systèmes alimentaires et des semences locales.
« L’Agroécologie Paysanne est essentielle car elle protège notre environnement, garantit notre santé et bien-être, offre une solution durable face au changement climatique, et améliore la productivité. »
Djoma Keita, agriculteur au Mali et membre de l’UACDDDD
« Notre terre est devenue une marchandise et cela peut avoir des conséquences sur l’avenir des générations futures. J’ai entendu parler de l’UACDDDD lors d'une grande sensibilisation à laquelle j’ai participé dans mon village. J’ai découvert que cette organisation vise à améliorer non seulement les conditions des communautés, mais surtout celles des femmes rurales comme moi. J’ai le cœur plein de joie pour vous remercier de l’importance que vous accordez aux respects des Droits des communautés et le soutien que vous apportez à l’UACDDDD. »
Bougouriba Traoré, maraîchère au Mali et membre de l’UACDDDD
Avec 65€, nous pouvons organiser une réunion de sensibilisation sur la sécurisation foncière.
Avec 101€, nous pouvons acheter des graines et des boutures pour le champ collectif des femmes d’un village pendant six mois.
Vos dons sont déductibles fiscalement. Une attestation fiscale reprenant le total de vos libéralités accordées à SOS Faim durant l’année écoulée vous sera envoyée en début de chaque année qui suit.
Si le montant des dons récoltés dépasse les besoins de 2024 pour notre partenariat avec l’UACDDDD, SOS Faim se réserve le droit d’allouer le montant excédentaire à un autre partenaire en Afrique.
SOS FAIM - BULLETIN D’INFORMATION OCTOBRE 2024