Luxembourg, 24 avril 2025 – Face aux défis croissants qui menacent l’espace civique, 28 organisations luxembourgeoises issues des secteurs environnemental, social, des droits humains et de la solidarité internationale ont officialisé leur union au sein de Voĉo. Cette nouvelle plateforme, dont le nom signifie "voix" en espéranto, incarne la diversité et la force collective de la société civile. Son objectif ? Porter plus haut et plus fort les revendications communes auprès des décideur·es politiques, économiques et médiatiques.
Un appel à l’unité face aux menaces sur la démocratie
L’initiative Voĉo trouve son origine dans un appel commun lancé en octobre 2024 par 33 OSC, dénonçant les attaques répétées contre les libertés fondamentales et le modèle social luxembourgeois. À l’époque, ces organisations avaient exprimé leur solidarité avec Caritas, tout en réclamant plus de respect, de soutien et d’écoute de la part du gouvernement.
Depuis, les signataires ont renforcé leur collaboration pour défendre un espace civique ouvert, face à des réformes inquiétantes comme la modification de la loi sur les ASBL ou les restrictions aux droits de manifestation. « Dans un contexte où les OSC sont régulièrement remises en question, il était essentiel de créer une structure pérenne pour coordonner nos actions et peser dans le débat public », explique un membre de Voĉo.
Un dialogue constructif avec les autorités… mais des inquiétudes persistantes
Début 2025, Voĉo a été reçue par le Premier ministre, marquant une première étape vers un dialogue institutionnel. Si cette rencontre a été saluée comme constructive, la plateforme attend désormais des actes concrets pour protéger les droits fondamentaux.
En parallèle, Voĉo a interpellé le gouvernement sur deux projets de loi particulièrement alarmants :
- Le « Platzverweis renforcé », qui criminalise la mendicité et renforce les pouvoirs policiers de manière disproportionnée, risquant d’exclure encore davantage les personnes en situation de précarité.
- L’avant-projet de loi sur les rassemblements publics, qui menace la liberté d’expression en accordant des pouvoirs excessifs aux autorités locales.
« Ces textes liberticides illustrent une tendance inquiétante : la restriction de l’espace démocratique au nom de l’ordre public », dénonce Voĉo.
Et maintenant ? Renforcer la mobilisation et l’empowerment des OSC
Voĉo ne se contente pas de réagir aux menaces : elle veut aussi proposer des alternatives. Des groupes de travail sont en cours pour élaborer des positions communes, notamment sur la réforme des ASBL, perçue comme un frein à la vie associative. La plateforme reste ouverte à toutes les organisations partageant ses valeurs, afin d’amplifier la voix de la société civile.
Enfin, Voĉo suit de près les enquêtes autour du dossier Caritas, soulignant que les dysfonctionnements révélés ne doivent pas servir de prétexte pour asphyxier les OSC sous des contraintes administratives supplémentaires.