Du 12 septembre au 09 octobre 2025, Teranga accueille une exposition exceptionnelle consacrée aux défenseurs et défenseuses des droits humains, co-créé avec SOS Faim. À travers des portraits venus d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine et du Proche-Orient, elle met en lumière celles et ceux qui, souvent dans l’ombre et au péril de leur vie, s’engagent pour le bien commun.

Depuis 1998, les Nations Unies reconnaissent et protègent officiellement les défenseurs des droits humains. Ces personnes, qu’elles soient paysannes, réfugiées, membres de la communauté LGBTQI+, peuples autochtones ou simples citoyens, mènent un combat pacifique pour garantir les droits fondamentaux. Mais leur engagement n’est pas sans danger : beaucoup subissent menaces, intimidations ou violences.

Face à cette réalité, cinq ONG luxembourgeoises (AEIN, CPJPO, Les Amis du Tibet, FDH et SOS Faim) se sont associées pour créer cette exposition. Leur objectif : donner un visage, une voix et une dignité aux personnes qui résistent à l’injustice et portent l’espoir d’un monde plus équitable.

 

Défenseurs et défenseuses dans le monde


D’un continent à l’autre, les menaces contre les droits humains persistent. En Amérique latine, des communautés autochtones continuent de subir discriminations, violences et criminalisation de leurs luttes pour la terre et l’environnement, comme au Guatemala.

Au Tibet50 défenseurs de l'environnement ont été détenus arbitrairement, arrêtés, jugés et/ou condamnés depuis 2008. Les défenseurs de l’environnement et de la liberté d’expression sont régulièrement arrêtés et réprimés, tandis que les familles restées au pays subissent des pressions.

Au Népal, malgré des avancées légales. Les cas de discrimination et de violence contre les femmes, les Dalits et les personnes LGBTQ+ sont souvent ignorés ou insuffisamment pris en compte par le système judiciaire. De même, bien que le Népal ait reconnu légalement les droits des personnes LGBTQ+, ces personnes continuent de rencontrer des défis significatifs.

En Palestine, la population vit au quotidien des violations graves et massives des droits humains, entre punitions collectives, famine imposée et violences systématiques. Tant à Gaza qu'en Cisjordanie, la population palestinienne est confrontée à une violence croissante de la part de l'armée occupante, qui agit en totale impunité.

Ces réalités montrent que la défense des droits humains reste un combat universel et urgent, comme l’illustre tragiquement l’annonce du 22 août 2025 confirmant la famine à Gaza, où 500 000 personnes, en majorité des enfants, survivent aujourd’hui dans des conditions de faim extrême. Les populations rurales, notamment en Afrique, sont parmi les plus vulnérables face à l’exploitation économique, la dégradation environnementale et les violations des droits humains.

La Déclaration des droits des paysans se concentre sur la protection des droits spécifiques des communautés rurales, garantissant non seulement leurs droits économiques, sociaux et culturels, mais aussi leur capacité à prendre part aux décisions qui affectent leur environnement et leur mode de vie. Les défenseuses et défenseurs de ces droits fondamentaux des paysans et paysannes jouent un rôle crucial en rappelant à la communauté internationale l'importance de préserver les ressources naturelles, de garantir la souveraineté alimentaire et de protéger les droits des plus vulnérables.

 

L’histoire de Moussa Tchangari : un combat qui nous concerne toutes et tous


Parmi ces voix, SOS Faim souhaite attirer une attention particulière sur Moussa Tchangari, défenseur des droits humains au Niger et président d’Alternative Espaces Citoyens. En décembre 2024, il a été victime d’une disparition forcée pendant deux jours, sans contact avec sa famille ni son avocat. Depuis janvier 2025, il est détenu arbitrairement à la prison de Filingué, à plus de 180 km de Niamey, sans avoir jamais été entendu par un juge et avec un accès limité à la nourriture et à ses proches.

Mary Lawlor, Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la situation des défenseurs des droits humains, a adressé une lettre officielle au gouvernement nigérien pour dénoncer le harcèlement judiciaire, la détention arbitraire et les irrégularités procédurales entourant son cas. À ce jour, les autorités restent silencieuses.

Un proche témoigne : « Moussa Tchangari est pour nous une référence, un symbole de courage, de dignité et d’intégrité, avec une constance inébranlable. »

Son histoire nous rappelle que la défense des droits humains n’est pas une abstraction : elle se vit, souvent au prix de sacrifices personnels immenses.