Une alliance toxique – Le Luxembourg doit se positionner contre l’alliance entre la FAO et Croplife

Une alliance toxique – Le Luxembourg doit se positionner contre l’alliance entre la FAO et Croplife

Chaque année 44 % des travailleurs agricoles dans le monde sont confrontés à des intoxications aiguës dues aux pesticides, la majorité des incidents et la plupart des décès liés aux pesticides se produisent dans les pays du Sud. Dans le cadre du Green Deal, la Commission européenne s’est engagée à réduire de 50 % l’utilisation et les risques liés aux pesticides dans l’UE d’ici à 2030, et à mettre fin aux doubles standards en matière d’exportation de pesticides. Or, cette proposition attendue pour le début de l’année 2023, a maintenant disparu du programme de travail de la Commission, ce qui n’est pas improbable en raison de la forte pression du lobby de l’industrie de l’agrochimie. Alors qu’en même temps, dans l’Union européenne, 1,2 millions de citoyen/nes ont soutenu l’initiative citoyenne européenne « Save Bees and Farmers », en demandant l’élimination progressive de tous les pesticides de synthèse d’ici à 2035, la restauration de la biodiversité dans les zones agricoles et une transition vers l’agroécologie. Au Luxembourg, 5.293 de personnes ont signé cette initiative. Le signal démocratique est donc très clair et provient de tous les États membres de l’UE.

Malgré cela, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a conclu un partenariat avec CropLife International, l’organisation parapluie qui chapeaute les plus grandes entreprises produisant des pesticides, cherchant à trouver de nouveaux marchés et renforcer leur présence sur les marchés des pays du Sud pour continuer leur vente de pesticides toxiques, pour la plupart interdits dans l’UE. Un partenariat qui va donc à l’encontre des ambitions que la FAO se donne et qui vise une réduction de la dépendance aux pesticides en faveur de la production agricole durable et à encourager des approches moins dangereuses et alternatives aux pesticides chimiques de synthèse.

Le Luxembourg est un important contributeur volontaire à la FAO. Il est donc de son devoir de s’assurer que son argent n’est pas utilisé au soutien d’un partenariat entre le plus grand acteur des pesticides et les organisations des Nations Unies. Cette collaboration n’est pas acceptable sur le plan social, environnemental et politique.

C’est pour cela que le Mouvement Ecologique, SOS Faim, natur&ëmwelt asbl, Greenpeace Lëtzebuerg et « Pesticide Action Network » ont adressé une lettre au Ministre de la Coopération et de l’Action humanitaire, Franz Fayot, pour savoir quelles mesures ont été prises par le Luxembourg afin que la FAO annule son partenariat avec CropLife ainsi que si le Luxembourg considère l’idée de conditionner le financement de la FAO à la rupture immédiate de sa collaboration avec CropLife International.

Vous pouvez télécharger la lettre envoyée au Ministre ici :

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