Malgré la crise le combat continue: un nouvel appui en microfinance au Mali
Au Mali, la population fait face à de nombreuses crises successives : politique, économique, alimentaire, sécuritaire. C’est sans compter les effets redoutés de la pandémie du coronavirus qui vient fragiliser davantage la situation socio-économique de la population. La sécurité alimentaire au Mali est préoccupante : plus de 3 millions de personnes sont concernées dont un million en insécurité alimentaire grave.


Le secteur agricole occupe 65% de la population mais ne contribue qu’à environ 38,5% du PIB du pays. Ceci traduit les faibles performances de l’activité agricole, principale cause de pauvreté. Le potentiel agricole du Mali est pourtant colossal et pourrait largement contribuer à la lutte contre la faim. Malheureusement, ce potentiel n’est pas exploité comme il pourrait l’être, faute de capacités techniques et organisationnelles, mais surtout faute de moyens.
Le réseau des caisses villageoises d’épargne et de crédit autogérées (CVECA)
Malgré le contexte difficile, afin de renforcer les activités agricoles au Mali, SOS Faim a développé un nouveau partenariat avec le réseau des caisses villageoises d’épargne et de crédit autogérées (CVECA) dans la région ‘Office du Niger’ (ON) au Mali.
Le réseau des CVECA-ON/Ségou a des caisses dans 64 villages au Mali. En partenariat SOS Faim appuie le réseau dans sa stratégie d’extension et de décentralisation pour ouvrir deux nouvelles caisses villageoises dans les villages de Touna (37.000 habitants) et de Konobougou (48.377 habitants).
Le potentiel de la région est immense. Paradoxalement, l’activité économique a du mal à se développer. Mais alors pourquoi? Deux obstacles majeurs semblent se dessiner:
- L’accès difficile au crédit;
- Le manque de fonds de roulement.
En quoi ces caisses changeront la vie des gens?
Le manque d’opportunités économiques de la région pousse les jeunes à migrer vers la ville, vers d’autres pays en quête d’un avenir meilleur. Les deux caisses financées par SOS Faim contribueront à donner un avenir aux villageois sur leurs terres, notamment les jeunes.
En l’absence d’option formelle pour déposer ou épargner leurs avoirs, la population se voit obligée de les cacher avec les risques que cela comporte,
au vu de la situation sécuritaire de la région. Selon une enquête, les intentions de dépôts d’épargne de la population locale varient entre 7€ et
200€ par ménage. Les caisses permettront de sécuriser la précieuse épargne des villageois.
Un exemple concret: dans la région, les femmes récoltent les fruits du karité. Organisées en groupements solidaires, elles pourraient ouvrir des unités de transformation, produire du beurre de karité et le vendre sur le marché. Actuellement, le manque de moyens les empêche de pouvoir se lancer dans une telle activité de transformation qui permettrait d’augmenter significativement le revenu de la famille. Grâce aux caisses, ce ne sera plus le cas.
Enfin, l’accès au crédit permettra aux agriculteurs de se fournir en intrants, en semences et en petits outillages nécessaires en début de campagne agricole.

Comment fonctionne une caisse?

Les caisses rurales sont encadrées par un «comité
de gestion» constitué de cinq membres de la population locale et d’un technicien de l’institution de microfinance. Ce comité évalue les demandes de crédit. Étant donné son ancrage local, ses membres connaissent chaque demandeur et sa capacité de paiement, ce qui explique la grande réussite des crédits en termes de remboursement. Les crédits octroyés varient entre 150€ et 4.000€ sur une durée de 6 à 36 mois.

