ONGD : la situation sur le terrain se détériore !
La situation sur le terrain se détériore pour les organisations non-gouvernementales de développement (ONGD). L’année dernière, plus de 300 membres d’organisations de la société civile ont été tués dans le monde, parmi lesquels 12% de femmes. 77% des victimes sont mortes en défendant une cause environnementale ou concernant des populations indigènes. La situation est particulièrement difficile pour certains acteurs locaux qui travaillent en partenariat avec des membres du Cercle de Coopération.
Avec le Cercle des ONG, ASTM et FDH, SOS Faim a présenté ce mardi 2 avril au comité des Affaires étrangères du Parlement luxembourgeois un panorama de la situation des droits humains dans les pays cibles de la coopération. Pour le Niger, nous avons mis l’accent sur FRONTEX, l’agence pour le contrôle des frontières externes de l’UE qui a choisi le Niger comme partenaire privilégié pour le contrôle migratoire sur la route dite de la Méditerranée centrale. En échange de financement, issus de budgets de la coopération au développement mais largement orientés vers la « sécurisation des frontières », le gouvernement du président Issoufou met en place des lois qualifiées de liberticides par les défenseurs des droits humains.
En 2017, l’Observatoire du droit à l’alimentation créé par AlternativesEspaceCitoyen, sur la base d’une mission d’enquête menée dans le Nord du pays, a réalisé une étude intitulée Le droit à l’alimentation à l’épreuve des politiques anti-migratoires.
Il est ressorti notamment de ce travail que :
L’insécurité alimentaire constitue l’enjeu principal des mouvements migratoires observés dans l’ensemble du pays, constat partagé par l’Orga Inter Migrations;
Les transferts monétaires des migrants constituent « un mécanisme important de résilience pour faire face à leur vulnérabilité chronique et aux crises alimentaires récurrentes ». Mais les mesures de restriction de la mobilité des personnes, dans une région où les déplacements par les routes saharo-sahéliennes sont une pratique historique et traditionnelle, augmentent la paupérisation des plus pauvres.
Contrevenir à la liberté de circulation de personnes qui sont en situation désespérée c’est non seulement porter atteinte à leur droit pourtant reconnu par la Convention internationale sur les migrants et leur famille ; c’est dessiner un monde où seuls les plus nantis auront le privilège de jouir de ce droit à la mobilité; c’est enfin anéantir les capacités de résilience que les plus pauvres trouvent dans la migration.
En conséquence, AEC recommande: « l’État du Niger et ses partenaires doivent renoncer à toute politique visant à entraver la mobilité des personnes et doivent s’engager résolument sur la voie de l’accroissement du financement public en faveur de l’agriculture FAMILIALE. »