Ne fermons pas les yeux face à la répétition de massacres au Sahel !

Après l’assassinat de 160 civils par des hommes armés dans l’attaque nocturne du village de Solhan (commune de Sebba), dans la nuit du 4 au 5 juin, SOS FAIM tient à manifester sa solidarité avec ses partenaires du Burkina Faso et avec l’ensemble de la population exposée à une tragique dégradation du contexte sécuritaire de leur pays.
Les mots adressés par SOS Faim à ses partenaires ont suscité des réponses que nous jugeons important de partager ici pour empêcher le silence de recouvrir ces crimes.
Nous vous proposons un témoignage, volontairement anonymisé.
« Il y a des moments où les mots seuls ne suffisent pas pour décrire les frissons qui nous traversent.
SOLHAN, nous rappelle notre responsabilité commune à construire UNE NATION, au-delà de nos micro-nations et ethnies afin de prévenir les dérives…
Le déchaînement des groupes terroristes sur nous, population civile, proie facile dans cette guerre difficile à gagner pour eux face à des armées qui apprennent et s’organisent en conséquence, cette attitude synonyme d’extrême lâcheté de leur part est un témoin d’une nouvelle orientation de leur stratégie : après avoir tenté le basculement ethnique, ils veulent installer la psychose générale et se réorganiser pour conquérir le terrain.
Notre résilience doit se nourrir de leur acharnement sur nous populations civiles.
Déjà que notre extrême pauvreté n’a pas eu raison de ces organismes frêles que nous trimbalons, ce n’est pas leur barbarie qui nous emportera.
Autant mourir heureux, en martyr, sous les balles de ces fous qui répondront de leurs horreurs devant les hommes et devant leur ‘créateur’ plutôt que de mourir à petit feu de faim sans pouvoir pointer du doigt les affameurs.
Cette orientation barbare de la guerre des terroristes va se retourner contre eux, nous serons de plus en plus résilients.
Comme disait un vieux de chez nous au village par rapport aux sorciers mangeurs d’âme : « Une vie qui n’en vaut pas la peine, gare à celui qui viendra l’arracher » !
La peur avec laquelle nous vivons depuis, finira par nous abandonner tellement il ne servira plus à rien d’avoir peur quand on sait qu’à tout moment ceux qui ont droit de vie et de mort sur nous peuvent décider de notre sort. Loin d’être pessimiste, je pense que nous nous fortifions dans l’adversité.
Peuples, épris de paix et de démocratie, ne souffrez pas car nous vaincrons. »
Gyslain