Microfinance en Ethiopie : d’excellents résultats mais quel impact?

Microfinance en Ethiopie : d’excellents résultats mais quel impact?

L’institution de microfinance SFPI, partenaire de longue date de SOS Faim, affiche des résultats exemplaires à maints égards (taux de remboursement, autosuffisance…). Ainsi, l’agence de Fiche, située à 100 km d’Addis-Abeba affiche plus de 2600 clients et un portefeuille à risque sur les crédits de 0,3%. Grâce à un partenariat avec le bureau des affaires féminines du district, 97% des clients sont des femmes.

« Les femmes sont réputées être plus dignes de confiance que les hommes en matière de gestion d’argent. Dans un cas comme celui-ci il s’agit d’une répartition des tâches : au mari la gestion de l’activité, à l’épouse la gestion du crédit. Cet engagement partagé est, de fait, une manière de mieux gérer le risque », nous a confié l’ancien directeur de SFPI. Tout est donc parfait? Pas tout à fait car il ajoute: « Cela fait 9 ans que nous travaillons ici, à Fiche. Certaines clientes sont là depuis le début et malgré les bons résultats en termes de remboursement, la vie de ces personnes change peu. Le manque d’infrastructure est criant dans la zone. En fait, le développement prend du temps et au-delà des initiatives comme les nôtres, l’intervention des autorités joue un rôle prépondérant dans les dynamiques de changement ».

Si la microfinance est un outil pertinent de lutte contre la pauvreté, elle a aussi ses limites et n’est sûrement pas la panacée.