Rapport d’activités 2015: Pour un changement social durable

Dans un monde de la coopération qui bouge très vite, les acteurs du développement, en particulier les ONG, doivent évoluer, s’adapter, innover, bousculer les lignes. Aussi, en 2015, les deux SOS Faim ont-elles, chacune et en concertation, défini leur plan d’orientation stratégique pour les années à venir. Ce travail fut captivant, mobilisant et fédérateur. Mais secouant aussi. Car, avant de définir ce que nous voulons être et faire à telle échéance, il a fallu revisiter ce que nous sommes et ce que nous faisons (et comment) aujourd’hui : notre mission, notre vision, nos valeurs, nos actions, nos ressources, notre organisation, nos alliances et relations de partenariat, notre image, notre ancrage, notre membership, etc. Un véritable travail collectif d’introspection.
Ces travaux ont abouti à la conclusion que les deux SOS Faim doivent davantage affirmer leur statut d’acteur de changement social. C’est-à-dire oeuvrer, ensemble et avec d’autres, à un véritable changement sociétal systémique qui englobe le social, l’économique, l’environnemental, le culturel et le politique. En particulier, nous continuerons à lutter contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle. Nous continuerons à promouvoir et défendre une agriculture familiale durable dans le respect d’un modèle économique social et solidaire qui participe à l’émergence d’une citoyenneté globale pour un monde plus juste dans le respect des générations futures. Comment ? En cassant le traditionnel clivage Nord-Sud dans leurs actions. En quittant définitivement le caritatif pour le politique. En nouant de nouvelles relations partenariales avec des acteurs qui, ici et là-bas, partagent leurs valeurs. En revisitant leur membership par des adhésions de citoyens ou d’institutions partageant sans réserve cette nécessité, ce rêve d’un monde meilleur. En affinant leur image et en revoyant leur modèle économique.
Vaste programme, certes. Mais les deux SOS Faim ne partent pas de rien. Leurs appuis aux partenaires actuels, de même que leurs activités de mobilisation citoyenne et de plaidoyer politique, s’inscrivent déjà dans cette voie. Leur capital humain et financier ne cesse de croître, lentement mais sûrement. Leur expertise est reconnue et leur image auprès du public et des bailleurs de fonds est excellente. Autant d’acquis à préserver. Mais s’il ne s’agit point d’une révolution, il s’agit bel et bien d’un virage fort et important.
Celui-ci ne pourra être insufflé que de l’intérieur, par les instances et les équipes. Mais avec l’appui d’alliés, d’acteurs extérieurs aux valeurs communes. Un acteur de changement social qui travaille seul dans son coin ne change rien du tout. Les sociétés civiles belges, luxembourgeoises, européennes, internationales regorgent d’acteurs de tels types. À nous de les identifier, de nous insérer dans leurs dynamiques, d’y apporter notre petite pierre et de contribuer, à notre échelle, à ce changement social et sociétal auquel nous aspirons.
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