Bénin: de nouvelles perspectives d’avenir pour les petits producteurs d’ananas !

Bénin: de nouvelles perspectives d’avenir pour les petits producteurs d’ananas !

C’est sur ses terres, dans le petit village d’Ouégbo, proche de la petite ville d’Allada, au sud du Bénin, que nous avons rendez-vous avec Georgette Houedanou. Georgette est agricultrice, « comme beaucoup de monde au Bénin ». Mariée et mère de deux enfants (universitaires), elle a commencé l’agriculture très jeune, avec ses parents. « Au début, j’ai commencé par la culture du maïs et de la tomate. Mon mari, à la base, est maçon. Lorsque les enfants sont arrivés, nous n’arrivions pas à joindre les deux bouts. Il fallait trouver autre chose », explique Georgette.

C’est un peu par hasard que Georgette s’intéresse à l’ananas. « Tout le monde produisait de l’ananas autour de nous. Notre département (NB : l’Atlantique, au sud du pays) a toujours été la terre de l’ananas au Bénin. Mais je pensais que seuls les grands propriétaires terriens pouvaient en tirer profit ». Assurément, Georgette se trompait !

Georgette est propriétaire de seulement trois hectares de terre qu’elle consacrait donc, à ses débuts, entièrement au maïs. Mais, un jour, elle décide de diversifier sa production en consacrant la moitié de ses terres à l’ananas. « Au départ, ce n’était pas facile, je n’y connaissais rien : quelle dose d’intrants me faut-il ? Comment planifier ma production ? Et surtout, où transformer et vendre mes ananas ? Comme tous les petits producteurs de la région, j’étais très mal organisée et je me débrouillais comme je pouvais », dit-elle.

C’est en adhérant au RéPAB (réseau des producteurs d’ananas du Bénin) que sa production d’ananas prend enfin son essor. « Le RéPAB nous aide à plusieurs niveaux : au niveau de la production pour accroître son volume, mais aussi et surtout au niveau de la vente : mes revenus ont ainsi nettement augmenté ! », sourit-elle.

« Pour avoir accès aux services du RéPAB, nous nous sommes d’abord organisés en coopérative, au niveau du village. Cela nous a permis d’avoir accès au « guichet intrants » de l’organisation. Nous achetons les intrants à crédit, sans intérêts mais le RéPAB prélève 400 FCFA (= 0,60 EUR par sac). Cette année, j’ai personnellement pu avoir 15 sacs d’intrants ».

Au-delà de l’accès aux intrants, son utilisation doit être très précise. « Beaucoup de producteurs font n’importe quoi. Le RéPAB nous prodigue l’appui technique requis pour éviter toute utilisation abusive », précise Georgette. « Moi, aujourd’hui, je produis 60 tonnes d’ananas sur 18 mois. L’ananas représente 70% de mes revenus : même mon mari s’y est mis, lui aussi ! » explique Georgette très fièrement. Le défi pour Georgette est de désormais passer de l’ananas conventionnel au biologique, « même si c’est plus cher et que peu de consommateurs béninois n’ont les moyens de consommer bio ».

Mais c’est au niveau de la vente de l’ananas que les choses sont plus compliquées pour Georgette et les autres producteurs. « Quand le fruit est cueilli, il faut qu’il soit transformé ou consommé dans les sept jours environ. Il y a très peu d’usines de transformation au Bénin et ce n’est pas évident pour nous de l’exporter au-delà des frontières. J’espère que le projet Fruit Tillou va nous aider dans ce sens ! », explique Georgette.

Fruit Tillou ? Il s’agit d’une PME béninoise qui va construire une unité de transformation de l’ananas à Allada. Elle a d’ailleurs proposé un contrat d’exclusivité au RéPAB. Mais les membres de l’organisation vont devoir produire 8.000 tonnes d’ananas par an, dont un quart de biologique destiné à l’exportation en France. C’est un énorme et formidable défi pour le RéPAB. « Nous sommes prêts à le relever ! Car, croyez-moi, l’ananas, on y prend goût ! », concluent Georgette et les responsables du RéBAP, très heureux et fiers d’avoir trouvé un véritable marché pour écouler leur production et enfin vivre correctement de leur travail !

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